Le modèle de financement public-privé pour le projet européen Galileo - qui doit concurrencer le système de géolocalisation américain GPS - a vécu. Face à l'incapacité à s'entendre des huit entreprises composant le consortium* choisi pour mener le projet, la Commission européenne semble se diriger vers un financement directement réalisé par les Etats membres, qui assumeraient alors les coûts de mise en oeuvre, estimés à 2,4 Md€. Une position affirmée avant même que n'expire l'ultimatum adressé aux huit entreprises, le 10 mai, pour qu'elles créent une instance unique afin de mener le chantier et se choisissent un dirigeant. « J'ai très peu d'espoir qu'on parvienne à un accord [avec le consortium] », a ainsi confirmé Michele Cercone, porte-parole de Bruxelles. La Commission communiquera sa décision, quant à l'avenir de Galileo, le 16 mai. Dans l'hypothèse d'un recentrage sur les Etats membres, ce seront eux qui financeront la conception et le lancement des satellites, avant qu'un nouvel appel d'offres ne soit lancé pour choisir les entreprises qui se chargeront de l'exploitation. D'ici là, le projet européen continue de prendre du retard et voit les systèmes de positionnement sattellitaire russe et chinois progresser rapidement. Du côté américain, le GPS est en cours d'amélioration. Autant de raison, pour les Européens, de nourrir des craintes quant au succès commercial de Galileo. *Les huit entreprises composant le consortium sont EADS, Thales et Alcatel-Lucent (France), Inmarsat PLC (Grande-Bretagne), Finmeccanica (Italie), AENA et Hispasat (Espagne) et l'association des Allemands Deutsche Telekom et German Aerospace Centre.